Délinquance et internet.

Publié le par fcilprof

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Un an de prison pour l'internaute qui avait aidé une adolescente à se suicider

LEMONDE.FR avec AFP | 08.12.08 | 18h42  •  Mis à jour le 08.12.08 | 18h42



J'ai pas envie que tu partes, et pourtant c'est moi qui te donne les clefs pour t'en aller", avait écrit Joël à Florence, 16 ans, peu avant qu'elle se suicide en 2005. Ce stagiaire expert-comptable a été condamné à un an de prison ferme et trois avec sursis par le tribunal correctionnel de Guingamp, lundi 8 décembre, pour "non-assistance à personne en danger". Le jeune homme, qui n'avait pas fait le déplacement pour entendre le verdict, a été relaxé du chef d'accusation de "provocation au suicide".

Alors étudiant en Savoie, Joël, 23 ans, avait rencontré la jeune fille sur un forum de discussion. Durant leurs quatre semaines d'échanges de courriels et SMS, il lui avait conseillé d'utiliser de la morphine. Après des recherches sur Internet, il lui avait expliqué dans les moindres détails les doses à ingérer, comment falsifier des ordonnances et même comment se rendre dans un endroit reculé pour avoir le temps de mourir avant que quelqu'un ne la trouve. Alors qu'il connaissait la date prévue du suicide, il n'avait ni donné l'alerte ni rien entrepris pour tenter de la sauver. Le corps de Florence, domiciliée à Lannion (Côtes-d'Armor), avait été retrouvé sans vie le 5 septembre 2005 dans une forêt du Finistère et l'enquête avait conclu au suicide par médicaments. En inspectant son ordinateur, les parents avaient découvert trop tard la correspondance fournie de leur fille avec Joël.

"CRÉER UN LIEN"

A la barre, fin septembre, Joël avait expliqué très calmement l'empathie qu'il avait éprouvée pour cette adolescente aux pulsions suicidaires, au point de l'aider à passer à l'acte. "Je voulais créer un lien avec elle. J'avais un sentiment fort envers cette personne", a-t-il témoigné, affirmant qu'il ne pensait pas qu'elle réussirait à obtenir les médicaments mortels. Le jeune homme se remettait lui-même d'une dépression durant laquelle il avait envisagé de se tuer.

Par ailleurs, deux peines de douze mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende et de 18 mois avec sursis et 3 750 euros d'amende ont été prononcées contre la préparatrice en pharmacie qui a délivré la substance et la gérante de l'officine, pour "homicide involontaire". Le tribunal leur a reproché d'avoir délivré la morphine sur la base d'une ordonnance falsifiée.

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S
J'ai peut etre mal compris ou peut etre qu'il y a quelque chose qui m'échappe bêtement, mais je vois pas pourquoi la préparatrice en pharmacie et la gérante ont également été jugées responsables alors qu'elles ont juste cru pouvoir donner à la victime de la morphine grâce à l'ordonnance qu'elles croyaient en règle.
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